Etic’Monts Bio : des fruits rouges récoltés à la main par 5 paysan-ne-s des Monts du Lyonnais

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Entre Lyon et St Etienne, dans les monts du Lyonnais, se trouve Etic’Monts Bio. Le groupement produit des petits fruits (groseilles, framboises, mûres…) qui sont cultivés en pleine terre et récoltés à la main. La région était un bassin historique pour la production de fruits rouges en France, mais a souffert de la concurrence, notamment des pays d’Europe de l’Est.

Pourquoi avoir rejoint le label Bio Equitable en France ?

« Nous sommes engagés dans le label depuis son origine, il dynamise et sécurise notre démarche pour le développement d’une filière fruits rouges bio dans les Monts du Lyonnais. Le commerce équitable est un appui fort pour ce type de cultures qui nécessite beaucoup de main d’œuvre. »

Quels sont les produits labellisés Bio Equitable en France ?

« Nos confitures, purées de fruits et coulis ! »

Où trouver ces produits ?

Les confitures, purées de fruits et coulis labellisés Bio Équitable en France sont à retrouver dans les AMAP, magasins de producteurs, marchés locaux et magasins bio dans la Loire et le Rhône, et dans toute la France en grandes surfaces avec la marque Paysans d’ici – Ethiquable.

Pourquoi c’est bon pour la planète, les paysan-ne-s et ma santé ?

– cultures de plein champ, produites dans le respect de nos critères biologiques et agro écologiques

– création et maintien d’emplois locaux dans des fermes à taille humaine

– lien social fort entre les paysan-nes

– haute teneur en micronutriments et antioxydants

– fruits récoltés à maturité, respectant les saisons

Témoignage de Fanny Broucqsault, Ferme des Equinoxes,
Aveize (Rhône) - Groupement Etic’Monts Bio

Qui êtes-vous ?
Je suis Fanny, j’ai 34 ans, deux enfants de 5 et 2 ans avec mon conjoint Lucas. Lucas a créé en janvier 2018 la Ferme des Equinoxes à Aveize, dans les Monts du Lyonnais. Nous avons tous les deux fait des études agricoles mais nous ne sommes pas issus de familles d’agriculteurs, on appelle ça une installation « hors cadre familial ». Pour ma part j’ai travaillé pendant 10 ans pour l’AFOCG (Association de Formation Collective à la Gestion) où j’étais formatrice pour les agriculteurs, le but de l’association est de donner aux agriculteurs des outils pour gagner en autonomie sur la gestion de leur entreprise.

Et aujourd’hui ?

Depuis quelque temps déjà je réfléchis à m’installer et j’ai sauté le pas cette année en quittant mon emploi. Je démarre ainsi en septembre un parcours à l’installation, pour rejoindre Lucas sur la ferme.

Que produisez-vous sur la ferme ?

Nous avons trois ateliers :

  • Les petits fruits : fraises, framboises, groseilles, mûres, cassis, et un peu de rhubarbe. Nous avons planté cette année des pommiers, pêchers et autres arbres fruitiers pour pouvoir développer cette activité dans plusieurs années.
  • Les légumes de plein champ : carottes, pommes de terre, courges, oignons, panais, céleri… et haricots verts en frais.
  • Les grandes cultures : céréales et lentilles, qui permettent de valoriser nos surfaces non irrigables.

Les fruits et légumes sont cultivées sur 5/6 hectares, la ferme compte au total une vingtaine d’hectares.

Comment êtes-vous organisés ? Combien de personnes travaillent avec vous ?

Nous sommes en groupement d’employeurs avec d’autres fermes du territoire. Nous avons 2 personnes qui travaillent avec nous en CDI et avons recours à des travailleurs saisonniers pour les récoltes.

Quels sont vos projets avec votre installation ?

L’idée est de mutualiser nos compétences et de pouvoir rationaliser les activités. J’aimerais également développer l’atelier fruits pour développer la transformation de nos fruits et élargir notre gamme. Et  pouvoir rentabiliser l’atelier grandes cultures.

Que faites-vous en ce moment sur la ferme ?

Nous récoltons les framboises, les haricots verts et les groseilles ! Evidemment nous suivons le développement de nos cultures de légumes, et puis il y a pas mal de travail de désherbage. Nous gérons aussi la commercialisation de nos produits.

Justement, comment commercialisez-vous vos produits ?

Une grande partie de nos produits (légumes, fruits et produits transformés) est vendue via l’Arbralégumes, une association qui propose des paniers en bio aux habitants de Lyon. Nous faisons également un peu de vente directe et de la vente en magasins, notamment Biocoop. Et nous vendons une partie de nos fruits au groupement Etic’Monts Bio, dont nous faisons partie, qui commercialise ensuite nos produits.

Le commerce équitable, en quoi cela vous parait essentiel ?

Je trouve que c’est une vraie chance, une opportunité pour moi notamment dans le cadre de mon installation de faire partie d’un groupement comme Etic’Monts Bio (ndlr : qui fait partie de Bio Équitable en France). Ça permet d’avoir une visibilité, une sécurité sur notre ferme pour la valorisation de nos produits, avec des prix qui sont garantis et équitables pour l’agriculteur, et une filière qui est déjà construite et développée, c’est très sécurisant. Le fait de faire partie d’un groupement ça permet également des synergies entre les fermes, par exemple nous nous sommes regroupés pour vendre nos fraises aux magasins Biocoop, cela a permis de faire des tournées plus efficaces, et donc de gagner un temps précieux.

Ça permet d’avoir une visibilité, une sécurité sur notre ferme pour la valorisation de nos produits, avec des prix qui sont garantis et équitables pour l’agriculteur, et une filière qui est déjà construite et développée, c’est très sécurisant.

Qu’est-ce que vous aimez dans votre métier ?

Le sens que ça a de produire une alimentation de qualité, des produits qui sont bons à tous points de vue : respectueux de la terre, de l’environnement, et des gens. J’aime aussi travailler dehors, et être libre de mon organisation. Pour moi c’est avant tout un projet de vie de famille : on offre à nos enfants un lieu de vie sur la ferme, ils grandissent sur la ferme, ils voient les légumes pousser…